« Je n’étais pas du tout anxieuse avant cette première crise d’angoisse qui m’a emmenée aux urgences car je pensais mourir d’un arrêt cardiaque. J’avais le cœur qui battait à mille a l’heure, je partais en malaise, je devais me battre pour garder les yeux ouverts. Le pire, c’est d’avoir cette sensation qu’une vague interne et immense, monte, monte…monte … et on se dit que la prochaine étape : c’est la mort. C’est un peu indescriptible tellement c’est puissant mais invisible pour les autres.
Puis, quelques semaines après cet épisode, j’ai commencé à développé plusieurs symptômes :
⁃ se réveiller avec l’envie de vomir et l’avoir toute la journée
⁃ vertiges quotidiens et tout au long de la journée, perte d’équilibre
⁃ Poids sur la poitrine (plus de soutient-gorge, ni même de sac en bandoulière)
⁃ des tremblements
⁃ Perte de cheveux importante
⁃ Une sensation d’un problème neurologique (sensation d’électricité dans le corps, tremblements imperceptibles par les gens comme dans la nuque, l’impression que les yeux tremblent)
⁃ Spasmes musculaires
⁃ Déréalisation (HORRIBLE, qui me rendait tellement désagréable)
⁃ Pression dans la tête
⁃ Migraines affreuses avec points de couleur dans la vision
⁃ Boule dans la gorge
⁃ Vision trouble
⁃ Sensation d’un truc énorme qui doit sortir mais impossible de pleurer et le sortir
⁃ Angoisse constante
J’avais la sensation qu’un rouleau compresseur me passait dessus à longueur de temps.
Il y avait tant d’autres symptômes… j’en oublie, je le sais. Car l’anxiété c’est ça aussi, quand on a un moment de répit, on ne se souvient pas très bien de comment on se sent quand c’est au pire moment, comme si on était une autre personne.
J’étais épuisée (d’ailleurs des photos de cette période montre que mon visage était hyper marqué, j’avais perdu 6 kilos en sus).
Ces symptômes je les ai vécus quotidiennement et toute la journée pendant 4 mois. J’ai fait tous les médecins possibles (généraliste, cardiologue, des radios et scanner du cerveau, ostéopathe, prises de sang, etc…) et tout le monde me disait qu’il n’y avait rien et que c’était le stress. Je ne comprenais pas et ne voulais pas croire que le stress pouvait provoquer des symptômes physiques aussi importants. Je répétais sans cesse que les médecins allaient avoir ma mort sur la conscience, je n’avais aucune confiance en leur diagnostique. MAIS, moi qui n’étais pas dépressive pour un sous, je commençais à me laisser envahir par des pensées intrusives, constamment.
Est arrivé un jour où je rentrais du travail et j’ai fait une crise de nerf, incalmable, à pleurer de manière incontrôlée. C’est à ce moment que m’est venue cette idée dans la tête : « si je dois subir ça même encore 1 semaine, je vais me crever sous un train ou prendre des médocs pour que ça s’arrête, que tout s’arrête, je suis épuisée ». Et là, j’ai senti en disant cette phrase qu’un vide abyssal s’était installé en moi.
Ça m’a fait très peur de m’entendre dire ça alors que jusqu’ici je m’étais battue pour qu’on trouve ma « maladie ». C’est à ce moment que je me suis rendue compte que la dernière personne à qui je n’avais pas laissé une chance de m’aider c’était une psychologue. Et c’était de loin le meilleur choix que j’avais fait depuis le début de mon épopée. »
Témoignage anonyme